vendredi 12 septembre 2014

Rencontre avec Mathieu Nicourt



Mathieu Nicourt est l'un des premiers champions français de Mixed Martial Arts (Free Fight) professionnel. 

Parallèlement à sa carrière sportive, Mathieu démarre également comme comédien. 
Il tiens un rôle important dans "l’enlèvement de Michel Houelbecque."

Rencontre.


Nicolas : Bonjour Mathieu. D'abord merci d'avoir accepté et surtout d’avoir pris le temps de répondre à mes questions. Si je ne me trompe pas, on vous a déjà vu dans "La Clef" et vous vous retrouvez une fois de plus dans le même lieu de tournage. Mais comment vous êtes-vous retrouvé acteur ?


Mathieu  : Complètement par hasard et grâce à Guillaume Nicloux. Il recherchait un personnage pour incarner un méchant (un homme de main) dans la Clef et je pense qu'il voulait quelqu'un qui ne soit pas nécessairement un acteur.

Il a donc cherché dans le milieu du MMA.
Ses collaboratrices sont venues me faire faire un bout d'essai et il m’a pris.


Aviez-vous déjà vu un film de Guillaume Nicloux avant de travailler avec lui ?

Je n'avais pas vu de films de Guillaume avant et j'ai adoré son travail. Ses films explorent des parties très intimes des personnages mais sans jamais répondre complètements aux questions que l'on se pose. Il reste toujours une incertitude. Il y a aussi souvent un côté sombre que j'aime beaucoup.

Je partage ton point de vue. Guillaume a une façon particulière de diriger les acteurs. Comment s’est déroulé le tournage ?


J'adore la façon de travailler de Guillaume. J'ai fait quelques tournages avec d'autres réalisateurs entre La Clef et L'Enlèvement de MH et je n'ai jamais retrouvé ça. Guillaume t'oriente mais te laisse être toi. C'est la personne et ce qu'elle dégage qui l'intéresse et pas l'acteur. Et ça fait une énorme différence.


Il ne te livre jamais toute l'histoire sans doute pour que tes  réactions restent spontanées.
Pour mon premier rôle dans la Clef, je me suis retrouvé à tourner une scène importante avec Vanessa Paradis alors que je n'y étais pas du tout préparé.


Mais L'Enlèvement de Michel Houellebecq était une expérience extraordinaire  dans la mesure où j’interprète plus ou moins mon propre rôle. C'est comme si Guillaume nous avait téléporté avec mes deux compères, dans un univers où nous avons vraiment enlevé Michel Houellebecq. Et là il faut improviser et se débrouiller.
Le fait de tourner avec mon propre chien était le pompon. Je me passionne pour le dressage depuis quelques années et le fait de pouvoir apporter cette autre partie de moi dans le film était surréaliste.

L'ambiance était bonne ? 

L'ambiance était excellente. J'avais fait la connaissance de Maxime et Luc dans La Clef et nous nous étions très bien entendus. Nous avons continué de nous voir de temps en temps après le film. Et je me suis aussi très bien entendu avec Michel. C'était bien-sûr passionnant, venant des sports de combat, de me trouver confronter au plus grand écrivain français actuel. Mais surtout, le vrai Michel est une personne sensible et attachante. Bien plus que ce qu'il ne laisse paraître dans les médias.

Ça a été une formidable aventure. Je rempile sans hésiter.

Avez-vous d'autres projets cinéma ?

Niveau tournage, je viens de jouer dans un clip qui s'apparente à une série policière et devrait bientôt faire du bruit (mais je ne peux en dire plus pour le moment). J'ai également dirigé toutes les chorégraphies de combats du clip, ce qui fut une nouvelle expérience très enrichissante.
Quelques castings intéressants pour bientôt mais rien de certain. On verra ce qui se présente!

Merci Mathieu. Je te souhaite de réussir dans tous tes nouveaux et futurs projets. 

jeudi 11 septembre 2014

Les confins du monde, prochain projet de Guillaume Nicloux ?

L'information apparaissait déja sur son CV, mais c'est bon, le projet suivant de Guillaume Nicloux devrait être Les confins du monde, une libre adaptation de Vandenberghe le pirate du Delta d'Erwan Bergot avec pour personnage principal l'un des chefs de commando les plus célèbres de la guerre d'Indochine et certains faits d'armes de 1945 à 1947 dans la région du Tonkin.


Pour ce projet, le cinéaste devrait de nouveau être produit par Les Films du Worso qui connaît une période très faste avec notamment (au-delà des films de Nicloux), L'inconnu du lac d'Alain Guiraudie (sensation du Certain Regard cannois 2013), Timbuktu d'Abderrahmane Sissako (en compétition à Cannes en mai dernier) ou encore Evolution de Lucile Hadzihalilovic (en post-production ), sans oublier Les chevaliers blancs de Joachim Lafosse (piloté par Versus Production - en post-production )

Que de bonnes nouvelles !


C'est confirmé : Isabelle Huppert et Gérard Depardieu tournent The Valley of Love !

Ca y est !  Annoncé en mai dernier à Cannes, le projet The Valley of Love de Guillaume Nicloux est entré en tournage lundi dernier, en Californie.

En tête d'affiche de ce 12ème long métrage du réalisateur figurent deux monstres sacrés du cinéma français : Isabelle Huppert et Gérard Depardieu.

A noter que les deux comédiens ne se sont pas croisés à l'écran depuis Loulou de Maurice Pialat (1980).

Ecrit par Guillaume Nicloux, le scénario est centré sur Isabelle et Gérard qui ont perdu leur fils il y a six mois. Pourtant, ce dernier leur a adressé une lettre dans laquelle il donne rendez-vous à ses parents dans "La vallée de la mort", en plein coeur des Etats-Unis. Malgré l'absurdité de la situation, le père et la mère ont décidé de s'y rendre et de l'attendre...

Produit par Sylvie Pialat et Benoît Quainon pour Les Films du Worso, et par Cyril Colbeau-Justin et Jean-Baptiste-Dupont pour LGM Cinéma, The Valley of Love est coproduit par DD Productions, France 3 Cinéma et les Belges de Scope Pictures. Egalement préacheté par Canal+, le film est aussi soutenu par l'avance sur recettes du CNC et par les Soficas Soficinéma, Cinémage, Cofinova et Palatine Etoile. Le tournage se terminera le 27 septembre. La distribution France et les ventes internationales seront pilotées par Le Pacte.


lundi 8 septembre 2014

The Valley Of Love - Tournage

1er Jour de tournage dans la Vallée de la Mort du nouveau film de Guillaume NICLOUX, The Valley Of Love, produit par Les Films du Worso, avec Isabelle HUPPERT et Gérard DEPARDIEU

dimanche 7 septembre 2014

4 interviews de Michel et Guillaume, réalisés par Arte.

Houellebecq et sa réputation :


Houellebecq et la vitesse :


Houellebecq et Benzema :



Houellebecq et la captivité



Houellebecq et le scénario



Michel Houellebecq s'entrainant au MMA dans " L'enlèvement de Michel Houellebecq"


Ça vaut le détour ! Rien que pour cette scène, vous devez voir le film :


J'ai vu " L'enlèvement de Michel Houellebecq"


J'ai profité de mon week-end pour regarder L'enlèvement de Michel Houellebecq. Dans ce film de Guillaume Nicloux, voir même un documentaire déguisé en fiction (a la limite de l'ovni cinématographique), diffusé sur Arte fin aout, la star dépressive de la littérature se fait enlever par un trio musclé pas doué pour les demandes de rançon.
Au départ, si la captivité affecte Michel, ça ne dure pas.

Bilan de ce film ? Nicloux dévoile un écrivain tantôt émouvant tantôt comique, loin des saillies provocantes auxquels les médias et ses détracteurs ont souvent tenté de le réduire.Les scènes sont souvent très drole. Comme lorsque michel prend un coup d'arts-martiaux.

La réussite tient à la qualité des acteurs qui donnent la réplique à Houellebecq, lequel présente un masque imperturbable, tour à tout passif, bougon ou buté quand il s’agit d’avoir des clopes ou de l’alcool.

Le film est parti de ce fait divers, la disparition de Michel. A l'époque, les médias évoquaient que l'écrivain aurait pu être enlevé par Al-Qaida.
A partir de là, Michel Houellebecq apparait comme une personnalité déroutante mais très charismatique. Il boit, il fume non-stop.

Guillaume Nicloux nous montre un homme abîmé. Un homme qui est allé au bout. Houellebecq, tentant de comprendre les motivations de ses ravisseurs,  entre en empathie avec eux.







 

Le jour où j'ai libéré Houellebecq

Karim Achoui, l'ancien avocat du milieu, fait une étrange apparition dans le film "l'Enlèvement de Michel Houellebecq". Il nous explique ce qu'il faisait là, et raconte sa rencontre avec l'écrivain.

Karim Achoui, l’ancien avocat du milieu radié du barreau de Paris pour cinq ans, raconte sa rencontre avec l’écrivain Michel Houellebecq, à qui il donne la réplique dans le documentaire «l’Enlèvement de Michel Houellebecq» de Guillaume Nicloux, diffusé mercredi sur Arte (et disponible jusqu'à jeudi sur le site Arte+7).

C’est lui qui, quatre minutes avant l’épilogue de cette fiction de bric et de broc, surgit, longiligne et vêtu de noir, pour payer la rançon et permettre la remise en liberté du romancier. Une première devant la caméra.

Comment vous êtes-vous retrouvé acteur ?


Houellebecq et la production voulaient Jacques Vergès, un avocat trempé, sulfureux pour coller à la disparition de Houellebecq qu’on disait enlevé par l’extrême-gauche ou par la mafia. Comme il était défaillant, Sylvie Pialat, la femme de feu Maurice Pialat, m’a contacté en juin 2013 en me disant: «J’ai pensé à vous qui représentez ce type d’avocat borderline.» J’étais donc tout à fait apte à jouer en lieu et en place de Me Vergès.

Vous présidez la Ligue de Défense judiciaire des musulmans. Or en 2001, Houellebecq a affirmé que «la religion la plus con, c’est quand même l’islam». En avez-vous parlé ?

Je lui ai dit que sa position m’avait heurté, en tant que musulman. Il a répondu qu’il n’avait rien contre les musulmans, mais qu’on imposait, en France, une vision de l’islam qui contrevient aux principes de la laïcité. Et d’ajouter : «On peut pratiquer son islam dans son pays d’origine» – sous-entendu dans les pays arabes. A quoi je lui ai opposé que la Musulmanie n’était pas encore un pays et que les musulmanes et les musulmans en France sont pour la majorité d’entre eux des Français. Et qu’il faudrait arriver à l’accepter. Il m’a dit : «Tu ne comprends rien. Tu veux boire un whisky ?» Mais je ne bois pas d’alcool.

Je précise que des amis m’ont beaucoup reproché d’avoir joué dans ce film sur le thème: «Comment as-tu pu prêter ton concours à un islamophobe ?» J’aurais tourné de la même manière avec Marine Le Pen si on me l’avait demandé. Et puis j’avais l’aval de Jacques Vergès avec qui j’avais déjeuné au Wepler place Clichy quelque temps avant sa mort (le 15 août 2013, ndlr). Quand je lui ai dit que je le remplacerai, il a approuvé. Je n’oublie pas qu’en 1993, quand j’ai débuté comme avocat avec Jean-Marc Florand, Vergès nous a apporté sa clientèle sur un plateau, sans aucune contrepartie. Il y a eu l’affaire Omar Raddad, l’arrestation de Carlos et Patrick Dils, une affaire qui a fait la notoriété de Jean-Marc Florand.


Quelle impression vous a fait Houellebecq ?

Il a une personnalité déroutante, mais il est très charismatique. Il boit, il fume non-stop. Je l’ai trouvé très abîmé. On voit un homme qui est allé au bout. Il ne retrouvera pas le succès qu’il a eu. Aujourd’hui pour un éditeur, c’est une marque. Quand il est arrivé dans le paysage littéraire, il a surpris, car il n’était pas attendu. Maintenant…


Vous aimez ses romans ?

J’ai essayé de les lire mais je n’y suis jamais arrivé. J’arrête à la troisième page. C’est trop hermétique, trop compliqué pour moi. J’ai essayé après son Goncourt. Sans succès. Cela dit il écrit d’énormes romans. Il a une clientèle importante. Je respecte.

Comment s’est déroulé le tournage ?

Pour ma part, cela a duré deux après-midi. On était à une dizaine de kilomètres de Fontainebleau en Seine et Marne, dans une maison louée par la production, proche d’une casse de voitures et d’un  hangar désaffecté. Parmi les comédiens, il y en avait un – le manouche aux cheveux longs – qui joue les preneurs d’otage, dont j’avais fait la connaissance dans ma vie professionnelle d’avocat.

J’ai tout de suite senti qu’il ne fallait pas faire d’ombre à Houellebecq. On avait un petit script à respecter mais comme Houellebecq  improvisait, on s’est mis au diapason. Quand je suis arrivé, il m’a dit: «T’es pas l’avocat ripou que j’ai vu à la télé ?» J’ai répondu : «Pas du tout, j’ai été acquitté.» Puis comme je suis celui qui paie la rançon qui lui permet d’être libre, il a ajouté : «Qui a payé ? C’est Hollande avec les fonds secrets ? C’est du vrai pognon ?» Certains propos ont été coupés au montage. Au départ, si la captivité l’affecte, ça ne dure pas puisque finalement, on lui amène une femme dans son lit. Il n’est plus du tout pressé d’en sortir. C’est le syndrome de Stockholm inversé.


Isabelle Huppert et Gérard Depardieu dans The Valley of love

Les comédiens Isabelle Huppert et Gérard Depardieu vont se retrouver 40 ans après "Les Valseuses" et 24 ans après "Loulou" de Maurice Pialat sous la direction de Guillaume.

Isabelle Huppert retrouvera Gérard Depardieu devant la caméra du réalisateur Guillaume Nicloux. Intitulé The Valley of Love, l'histoire signée NIcloux raconte comment deux parents se retrouvent après le décès de leur fils. Une lettre de ce dernier leur indique qu'ils doivent se rendre dans la vallée de la mort aux Etats-Unis et ils décident, aussi absurde que cela soit, de s'y rendre pour l'y attendre.


Le tournage commencera à l'automne, et sera produit par Sylvie Pialat via Les Films du Worso, et la LGM de Jean-Baptiste Dupont et Cyril Colbeau-Justin.